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Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/121

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comment pousse la coquetterie.

jeunes filles ; elles répondirent d’une façon réservée, quoique gracieuse, aux jeunes officiers des Écoles qui s’empressaient autour d’elles ; elles se servirent, à la collation, avec cette mesure qui est le signe d’une civilité discrète autant qu’honnête ; en un mot, elles se montrèrent dignes des bons préceptes qu’elles doivent à votre sollicitude, et dignes de l’affection paternelle que vous ne cessez de leur témoigner.

Votre orgueil, monsieur le chancelier, eût été agréablement chatouillé, si vous les aviez pu observer, comme moi, dans le moment où elles prirent congé du chef de l’État. Deux par deux d’abord, et puis trois par trois, selon la couleur de leur ceinture, dans un ordre que Napoléon lui-même eût jugé parfait, elles défilèrent devant Mme Fallières, toute maternelle, et devant M. le Président de la République, très affable, et soutinrent, sans faiblir, la cérémonie intimidante — même pour des filles de soldats — du salut.

Elles ne commirent pas un de ces saluts gauches, maladroits, rougissants et trébuchants, qui indiquent plus de bonne volonté que d’usages du monde, et qui eussent couvert de honte les dames chamarrées de rubans rouges qui les accompagnaient ; mais chacune de vos filles fit la révérence, la jolie et vieille révérence, un peu plongée, que pratiquaient nos grand’-