Page:Sardou - La haine.djvu/162

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MALERBA, faisant signe à tous pour sortir.

Allons !… (Mouvement.)

ORSO.

Arrêtez !… (Tous s’arrêtent. — A l’Évêque.) Seigneur,… avant que ces grilles se ferment sur nous,… et puisque mon corps est bien perdu… sauve d’abord mon âme !… par l’absolution de mon crime !…

AZZOLINO.

Ton crime ?

ORSO, montrant Cordelia insensible à tout ce qui se passe.

Cette femme, ô mon Père,… je m’en accuse ici devant tous !… je l’ai outragée dans son honneur !… Fais que je ne paraisse pas devant Dieu chargé du poids de cette iniquité… et ces deux âmes, unies dans la mort,… unis-les pour l’éternité !…

AZZOLINO.

Oui, mon fils !… Et Dieu ne refusera pas aux prières d’un vieillard le bonheur céleste qu’il ose implorer pour vous !… (Chant des orgues.)

ORSO, prenant Cordelia dans ses bras.

Viens, Cordelia,… viens ! mon âme !… (Il la conduit jusqu’au milieu de la scène, où elle s’agenouille, soutenue par lui.) Et écoute… écoute, je t’en supplie !… et tâche de comprendre…

CORDELIA, faiblement.

Je comprends !…

ORSO, l’entourant de ses bras pour la soutenir.

On va nous unir ! — Tu le veux bien,… n’est-ce pas, maintenant ?…

CORDELIA.

Oh ! oui !… Soulève-moi !… (Les femmes s’agenouillent.)

AZZOLINO.

Au nom du Dieu de bonté et de miséricorde, ô mes enfants,… chers enfants, confiés à ma garde,… je vous bénis !…