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on la fera pâturer devront renfermer des plantes succulentes, aromatiques en même temps, pour que le lait soit de qualité supérieure. À son retour à l’écurie la poulinière devra trouver dans son râtelier du foin d’excellente qualité ; une ration d’avoine ou de son devra lui être distribuée. Les boissons, si cela se peut, devront de temps à autre être mélangées à des farineux ; toutes ces conditions ne peuvent qu’augmenter la sécrétion lactée. Le poulain né d’une mère qui recevra de pareils soins acquerra des formes élégantes et régulières ; sa poitrine deviendra spacieuse, ses aplombs réguliers, etc. À cette époque, toutes les parties grandissent en prenant les rapports qu’elles doivent avoir les unes avec les autres, tandis que plus tard, lorsque les animaux sont formés, les muscles, les viscères, le système osseux, restent à peu près stationnaires, quels que soient les aliments qui leur servent de nourriture. À l’époque de leur complet développement, le tissu cellulaire, la graisse et quelques fluides seulement se développent. Mais ces matières ne sont d’aucune utilité puisqu’elles nuisent à l’économie en surchargeant les organes de la locomotion. De ceci il est aisé de concevoir qu’il y a avantage à donner à nos animaux les meilleurs produits.

Les propriétaires de ma contrée ont l’habitude de conduire leurs poulinières dans les pâturages peu de jours après la mise bas, et cela pour les y laisser une durée de trois ou quatre mois ; mais ils ne doivent pas ignorer que c’est un mode d’élevage bien mal entendu, car les jeunes produits se trouvent exposés aux diverses variations de température : pluies, vents, chaleurs, etc. On voit de jeunes mâles qui s’épuisent avec les juments. En comparant les poulains élevés sous la direction de leurs propriétaires à ceux qui sont livrés à eux-mêmes dans les fourrés, les pelouses des montagnes, nous voyons que