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Le mois de janvier

à désigner le lendemain, dans chaque maison, la personne à laquelle le sort réserve la dignité éphémère de roi ou de reine. Dans la distribution du gâteau, on ne fait point, comme en certains pays, la part de Dieu. Le roi n’a point de cour, point d’écuyers et de pages, mais des sujets parfaitement capables de se mutiner, s’il vient à oublier que son devoir, en ce moment, est de leur offrir rasade de son vin le meilleur.

Les Rois-Mages sont tenus en grande vénération dans les Vosges. Les guérisseurs par le secret réclament leur assistance dans plusieurs de leurs opérations, et il suffit, paraît-il, d’évoquer le souvenir de leur entrée dans l’étable de Bethléem, pour guérir les malheureux atteints du mal caduc. Si vous êtes dans la nécessité d’en faire l’expérience, soufflez dans l’oreille droite du malade en disant : « Gaspard fert myrrham, thus Melchior, Balthasar aurum. » Vous le verrez se relever sur l’heure. Alors, empressez-vous d’enfoncer profondément en terre, au milieu de la trace laissée par sa première chute, trois clous de fer, de la longueur exacte de son petit doigt, en prenant soin de prononcer sur chacun d’eux le nom du malheureux. La guérison sera complètement assurée. (Vecoux.)

Le jour des Rois, sur les marches de la Franche-Comté, il est d’usage de danser sur