Page:Sauvé - Le Folk-Lore des Hautes-Vosges, 1889.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32
le mois de février

croix que l’on attache à l’intérieur et à l’extérieur des étables et des écuries, en vue de garder de maléfices les bêtes à cornes et les chevaux.

De semblables croix placées sur les ruches conjurent les effets de l’orage et défendent les mouhhattes (abeilles) contre le feu du ciel.

Les cierges bénits le jour de la Purification mettent, de même, à l’abri du tonnerre les maisons où on les conserve pieusement. On les emploie aussi dans la médecine populaire, et notamment pour combattre le gihhe (érysipèle).

Après avoir laissé tomber dans de l’eau bénite trois gouttes de cire fondue provenant de l’un de ces cierges, l’opérateur fait le signe de la croix et lave le mal avec l’eau ainsi sanctifiée, en disant :

« Gihhe, de quelque façon que tu sois et que tu puisses être, je te conjure et te commande, au nom du grand Dieu vivant et des trois personnes de la Sainte-Trinité, de sortir de… (Indiquer le siège du mal, ainsi que les noms et prénoms du malade), et de t’en aller au plus profond de la mer. »

Pendant qu’il répète cette conjuration trois fois, le guérisseur applique sur la partie du corps envahie par l’érysipèle un cataplasme de farine de seigle, et clôt l’opération par un nouveau signe de croix. Quelques heures plus tard, il commence une neuvaine à saint Thiébaud, et