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Page:Savary - La Tour de la lanterne (= Les Malheurs de Liette) 2e édition - 1913.pdf/112

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UNE TERRIBLE AVENTURE.

La bonne appela Liette, et un peu inquiète cependant, la chercha parmi les quelques personnes qui étaient encore demeurées autour d’eux.

Après la bataille, les femmes décoiffées avaient repris leur bonnet ; et, pressées de vendre leur marchandise, criaient déjà à tue-tête en entrant en ville :

Deux mégères en furie étaient aux prises.

« À la fraiche à rôtir ! à la belle fricassée ! »

« Avez-vous vu ma petite demoiselle ? demandait en vain Zélia.

— Que voulez-vous que j’en fasse ? répondit un marin facétieux.

— Ne riez pas de moi, reprit la malheureuse fille, elle était là il y a un instant et elle a disparu. Mon Dieu ! mon Dieu ! où est-elle ? »

L’émoi de Zélia finit par gagner quelques braves gens qui se mirent avec elle à la demander de proche en proche.

Le père Malaquin courait aussi dans tous les sens, s’informant, sans succès, aux uns et aux autres.

« Je l’ai vue tout à l’heure, dit un mousse ; elle était au bord de l’eau, cherchant qu’on aurait dit, à monter dans une barque.

— Vite, vite, dites où vous l’avez vue ?