PREMIÈRE PARTIE
I
LIETTE MA CHÉRIE
est dans l’antique capitale de l’Aunis que nous allons entrer.
Telle qu’elle se présente, la vieille cité rochelaise ne plaît pas à tous ceux qui la visitent.
Qui peut se flatter de réunir tous les suffrages ? Mais ceux qui y sont nés ou qui y ont vécu longtemps l’aiment d’un étrange amour, parce qu’elle n’est point la ville quelconque, banale, ouverte à tous.
Il est certain qu’entourée de ses anciens remparts, à l’ombre de ses vieilles tours en lanterne, de ses porches noircis par le temps, elle a conservé une antique et réelle empreinte des siècles passés ; et aussi le très particulier secret d’attacher fortement le cœur de quiconque a vu le jour sous ses longues et mystérieuses arcades.
À part le quai et les ports, pleins de lumière et de soleil, tout paraît sombre, vieux et triste au visiteur, mais non à l’habitant accoutumé au demi-jour des rues étroites, mal pavées de pierres et de galets apportés, comme lest des navires, de tous les coins du