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Page:Savary - La Tour de la lanterne (= Les Malheurs de Liette) 2e édition - 1913.pdf/52

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LIETTE N’AVANCE PAS EN SAGESSE.

de remonter dans son lit ; désespérée, elle se coucha à terre. Oh : si sa « maman » venait á disparaître, elle en mourrait certainement de douleur ! puis, se relevant et perdant toute réflexion, elle ouvrit, sans y voir, la porte de sa chambre, enfila le corridor et se précipita, en sanglotant, vers l’escalier non éclairé, dans lequel elle roula du haut en bas comme une petite masse.

Qui vint la relever et la rapporter dans son lit ? elle ne le sut jamais.

Le cœur de cello affectueuse enfant ne se remit qu’imparfaitement de cette première secousse morale ; et, á partir de cet accident, Liette devint très sensible, pleura facilement sur les chagrins des siens, craignit de les voir souffrir, s’inquiéta de les perdre.