Le ſceptre qu’en tes mains diſpute ſon renom,
Dans tes mains esbranlé, ne tient plus qu’à ton nom,
Cours le prix d’une gloire en gloire ſans ſeconde,
Au bout de la carriere eſt le Thrône du monde :
Mais encor qu’il puiſſe eſtre à tous deux deſtiné,
Qui l’attendra plutoſt y ſera couronné ;
En partant le premier devance donc ſa courſe,
Et coupe les ruiſſeaux du torrent dés la ſource :
Quoy ? ſupporteras-tu ſans honte ou ſans effroy,
Que l’Empire balance entre une femme & toy ?
Pers, pers, cette orgueilleuſe avant qu’elle connoiſſe
De ton regne esbranlé la mortelle foibleſſe.
Un ſoupçon de revolte à l’apparence ioint,
Eſt un crime d’eſtat qu’on ne pardonne point :
Ceſar, il la faut perdre.
Sans rien examiner au bien de ma Couronne,
Elle mourra.
Elle mourra, mais Dieux !