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DISCOURS D’OUVERTURE DU COURS D’ÉCONOMIE INDUSTRIELLE,

Novembre 1828.
Messieurs,

Le Conservatoire des arts et métiers, après avoir été un couvent de Bénédictins, est devenu dans la Révolution le dépôt des machines et des modèles qui appartenaient au gouvernement et qui avaient été réunis par les soins du célèbre Vaucanson.

On y joignit ensuite les plans et projets soumis à l’examen de l’ancienne Académie des sciences, et plusieurs des machines qui appartiennent à la nation et qui n’ont plus d’emploi ; c’est ainsi qu’un asile ouvert à la fainéantise est devenu une école industrielle, et un temple ouvert à l’utilité.

Plusieurs des projets dont le dépôt se trouve ici, sont ingénieux, mais, pour le plus grand nombre, ils sont fort en arrière de l’état actuel de nos connaissances ; on s’occupe maintenant à en faire le triage, et l’on remplacera successivement les machines dans lesquelles il est impossible de recueillir une seule bonne idée, par des machines et des modèles plus applicables à nos besoins.

Ce n’est pas tout : on y réunit une bibliothèque ouverte au public, où l’on a placé ce qui a le plus de rapport aux arts utiles, et où les personnes qui veulent faire d’une certaine industrie en particulier l’objet de leur profession, peuvent venir consulter les travaux de leurs devanciers et profiter de leurs bonnes idées, et (ce qui bien souvent est plus utile) profiter de leurs erreurs pour n’y pas retomber. Cela vaut mieux que d’acquérir de l’expérience à ses propres dépens.

Nous ajouterons à cette bibliothèque les ouvrages nouveaux, et les ouvrages périodiques publiés en France et dans l’étranger sur les mêmes matières, et notamment les publications périodiques relatives aux sciences, aux arts, à l’industrie, et par ce moyen nous espérons que l’on pourra se tenir au courant des inventions et découvertes qui