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CHAP. XXIII. — DE LA POPULATION.

Une nombreuse population est-elle un avantage pour un pays ?

Oui, quand cette population possède les moyens de subsister avec aisance c’est-à-dire de l’industrie et des capitaux. Sans cela elle est un fardeau.

Quel avantage procurent à un pays des hommes qui y arrivent du dehors avec des capitaux et de l’industrie ?

C’est un nouveau commerce qui s’ouvre. Par la demande qu’ils font aux anciens habitants de leurs produits, ils leur procurent de nouveaux profits ; et par les objets qu’ils créent et donnent en échange, ils leur procurent de nouvelles jouissances.

Un pays peut-il empêcher que ces citoyens n’aillent à l’étranger et n’y emportent leur fortune ?

En supposant que l’on veuille violer le droit que tout homme a sur sa personne et sur ses biens, on peut détenir l’une et confisquer les autres ; il n’y a aucun moyen d’empêcher qu’ils n’aillent à l’étranger ainsi que leurs capitaux.

En prohibant la sortie de l’or et de l’argent n’empêche-t-on pas les fortunes de sortir du pays ?

Nullement ; car une fortune se compose de valeurs, et l’on peut faire sortir des valeurs sous la forme de certaines marchandises, si la sortie des autres est prohibée.