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4 volumes ; puis une seconde édition en 3 volumes datée de 1881 et intitulée : Hardenberg und die Geschichte des preussischen Staates von 1793 bis 1813.

On peut encore consulter sur Hardenberg : Wolff, Histoire de la famille de Hardenberg, Gœtingue, 1823, 2 volumes ; Beuzenberg, Die Verwaltung des Staatskanzlers Fürsten von Hardenberg, Leipzig, 1820 ; Hennings, Biographie des Fürsten von Hardenberg, Halle, 1851.

En 1827 ont été édités à Paris les Mémoires d’un homme d’Etat ; puis, en 1831-1838, les Mémoires tirés des papiers d’un homme d’Etat. On a pendant longtemps pensé que ces Mémoires n’avaient été publiés que grâce aux indiscrétions du conseiller Schöll. Les accusations formulées contre Schöll par le gouvernement prussien au moment où parut la traduction allemande de ces ouvrages semblaient même prouver que cette opinion était bien fondée. Mais d’une part Schöll se disculpa, et d’autre part le comte d’Allonville, un ancien émigré, revendiqua la responsabilité de la publication des documents. La vérité doit être que des Français émigrés, dont Hardenberg comptait plusieurs parmi ses intimes, auront recueilli certaines des impressions et des conversations du chancelier, et auront chargé un des leurs d’en joindre les éléments épars pour les publier sous forme de Mémoires anonymes. C’est du reste un français, le comte de la Rivallière, qui a élevé à Hardenberg son tombeau qui se trouve à Berlin dans l’Église de Dorothée. Hardenberg était parent de Benjamin Constant.

Léon Caubert.


HEEREN (Arnold-Hermann-Louis) né le 25 octobre 1760, à Asbergen, village près de Brême, mort en 1842. Il étudia la philosophie et l’histoire, surtout celle de l’antiquité. Il attira d’abord l’attention du monde savant par la publication de Ménandre : De Encomiis (Gœttingue, 1785). Plus tard il publia les Extraits de Stobée (Gœttingue, 1792-1801), pour lesquels il avait réuni les matériaux en visitant les bibliothèques de l’Allemagne, de l’Italie et de la France. En 1787, Heeren fut nommé professeur extraordinaire, et en 1794 professeur titulaire de la chaire de philosophie à l’université de Gœttingue, qu’il échangea en 1801 contre celle d’histoire. Cette circonstance, et le succès qu’obtinrent ses travaux, l’engagèrent à se livrer avec une nouvelle ardeur aux études historiques. Il fit paraître alors ses Idées sur la politique, les relations et le commerce des principaux États de l’antiquité, dont il avait déjà publié une esquisse. Cet ouvrage est le plus beau titre de son auteur et le fondement de sa réputation. Jamais, a ait un critique, M. Monjean, on n’avait tracé un tableau plus vaste et plus vrai des éléments divers qui caractérisent la civilisation de l’antiquité… L’histoire des relations commerciales, l’état économique et financier des nations, leur système colonial y tiennent une grande et légitime place… » Infatigable au travail, Heeren poursuivit presque en même temps plusieurs publications historiques, notamment une Histoire de la Littérature classique depuis la Renaissance (Gœttingue, 1797-1802, 2 vol. in-8o); un Manuel de l’Histoire ancienne (Gœttingue, 1799) ; un Manuel historique du Système politique des États européens et de leurs colonies, depuis la découverte des deux Indes (Gœttingue, 1800). Après un intervalle de quelques années, il mit au jour ses Recherches sur les sources des principaux historiens et géographes anciens ; un Essai sur l’Influence des Croisades, couronné par l’Institut de France en 1808 ; enfin des Mélanges d’Histoire et de Politique (Gœttingue, 1821, 3 vol. in-8o).


HEGEL (Georges-Guillaume-Frédéric), philosophe allemand, né à Stuttgard (Wurtemberg) en 1770, mort en 1831. Il fut le compagnon de Schelling au séminaire de Tubingue, et devint professeur à Iéna, à Heidelberg, à Berlin. Ses principaux ouvrages sont : la Phénoménologie de l’esprit (1807); la Logique (1812-1816) ; une Encyclopédie des sciences philosophiques (1817) ; la Philosophie du droit (1821) ; les Leçons sur l’histoire de la philosophie esthétique, etc.

Le système philosophique de Hegel, quelques conséquences qu’il ait pu avoir, est un des plus puissants qui soient. Mais ce n’est pas sa philosophie que nous avons à étudier ici, ce sont ses idées en matière de politique et d’organisation sociale, idées toujours intéressantes chez un homme de la valeur de Hegel, intéressantes surtout aujourd’hui, quand on sait quelle influence énorme elles ont eue sur les économistes de l’école allemande.

Hegel s’occupa de bonne heure des questions économiques et politiques. Son esprit curieux et sa soif de science et même d’érudition devaient l’y amener. Dès 1797, il étudia Hume et Montesquieu ; il écrivit même un commentaire de l’ouvrage de Sir James Steuart, Inquiry into the principles of Political Economy. Plus tard, il publia divers opuscules sur les constitutions politiques du Wurtemberg et de l’Allemagne. Il s’y montra, d’ailleurs, d’une sévérité excessive et pour sa patrie et pour la Prusse en général et applaudit au triomphe de ce « génie universel » Napoléon. Ces exagérations d’opinion étaient le