Page:Say - Chailley - Nouveau dictionnaire d’économie politique, tome 1.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

BETAIL 193 BÉTAIL

les pays d’herbage ou de ment. Cette diminution est due aux de l’élevage et de la laiterie de la culture à la suppression des I. 13

En général, les pays d’herbage ou de pâturage font de l’élevage et de la laiterie, les pays à riche culture intensive font avantageusement de l’engraissement. Les moutons se trouvent à peu près dans tous les systèmes de culture, mais les gros effectifs appartiennent surtout aux régions de landes ou à grandes jachères, et aux régions montagneuses. III. RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX SUR LE BÉTAIL FRANÇAIS.

La France compte près de 3 millions de chevaux, plus de 13 millions de bœufs et 23 millions de moutons environ. Au point de vue du nombre des existences, la France occupe le second rang parmi les nations de l’Europe occidentale le Royaume-Uni, la Belgique, la Hollande, l’Autriche-Hongrie et l’Espagne lui sont inférieurs ; l’Allemagne seule a un excédent, assez faible, d’environ un million de têtes. La France est surtout riche en gros bétail.

Parmi les départements les plus riches en animaux de ferme, il faut citer le Nord qui a 308 kilogrammes de bétail par hectare de culture, le Finistère 289, la Seine-Inférieure 284, les Basses-Pyrénées 281, le Calvados 275, l’Allier, la Mayenne, la Manche, l’Ain, le Cantal. Les départements les plus pauvres sont la Corse, le Var, les trois départements des Alpes, puis le littoral de la Méditerranée et la vallée du Rhône. D’une manière générale, on peut constater que les départements les plus pauvres en moutons sont les plus riches en gros bétail.

Les travaux de culture emploient 2,100,000 chevaux, 200,000 mulets et 1,518,000 bœufs de trait, soit un total de 3,800,000 animaux (1882). Cet effectif correspond à une bête de travail par 6h, 70 de terre labourable. En estimant à 600 francs seulement, l’un dans l’autre, l’entretien (nourriture, ferrage, soins, harnais) d’un animal, on voit que, de ce chef, chaque hectare se trouve grevé de 89 francs environ, sans compter les gages du conducteur. Une bête par 10 hectares devrait suffire. On pourrait réaliser sur ce point (dit l’enquête de 1882) 30 francs d’économie par hectare, en même temps que l’on augmenterait le nombre des bêtes de rente bœufs à l’engrais, juments poulinières, vaches laitières, au grand avantage de la production nationale. De 1840 à 1882, l’espèce bovine a augmenté de 1,235,000 têtes, soit 10 1/2 p. 100, et l’espèce porcine a presque doublé ; l’espèce chevaline s’accroît aussi, régulièrement. Au contraire, les moutons diminuent notable- . Effectifs.

ment. Cette diminution est due aux progrès de la culture, à la suppression des jachères, aux défrichements et aux reboisements ; elle est rachetée par une diminution de l’âge moyen d’abatage et une notable augmentation du poids des animaux, conséquence du développement de la précocité et du perfectionnement des méthodes d’élevage.

Le poids vif total du bétail français recensé en 1882 représentait 6,240,431 tonnes. Si l’on ne tient compte que des animaux de boucherie, ces poids représentent, toutes compensations faites, 140 millions de kilogrammes de poids vif de plus qu’en 1862, équivalant à 300,000 têtes de gros bétail ou 4,400,000 moutons adultes. Ce progrès apparaitrait plus clairement encore et plus considérable si l’on pouvait calculer l’augmentation du poids qui correspond à l’abaissement de l’âge d’abatage. D’autre part, les pertes annuelles par maladies ou accidents sont tombées au tiers de ce qu’elles étaient en 1852 et à la moitié des chiffres de 1862. Ces résultats sont dus à une meilleure hygiène, aux lois sur les épizooties et aux découvertes de Pasteur. . Produits.

L’exploitation des animaux domestiques est la source de revenus considérables. L’espèce bovine livre chaque année à la boucherie 5,300,000 têtes valant exactement 990 millions, l’espèce ovine fournit 7,683,000 têtes pour 185 millions et l’espèce porcine 4 millions d’animaux d’une valeur de 462 millions de francs, soit une valeur totale en viande de boucherie de 1,635 millions. La production en lait, estimée à 68,206,000 hectolitres en 1882 (73,547,000 hectolitres en 1886), représente une valeur annuelle de 1,157 millions de francs. Les départements les plus grands producteurs de lait sont ceux qui produisent le moins de vins et le plus de cidre. Il a été recensé 5,019,700vaches laitières dont le lait est employé de la manière suivante 25 millions d’hectotitres à la production du beurre et du fromage et 43 millions à la consommation en nature. Ce dernier chiffre représente une consommation de 87 litres par habitant et par an.

On n’a encore aucune donnée statistique sur la production du lait des brebis et des chèvres qui représente cependant une valeur importante. On sait que les fromages de Roquefort sont faits exclusivement avec du lait de brebis et que le lait de chèvre fait l’objet d’une exploitation régulière dans les Cévennes et en Corse notamment. La laine des ovidés est portée, dans la statistique de 1882, pour--530,000 quintaux et 77 millions de francs.