Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/152

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de moins sur un produit, peut être dépensé en plus pour un autre, en commençant par les plus indispensables.

Jusqu’à présent on ne peut apercevoir aucun inconvénient dans l’invention des moulins à farine ; et l’on y découvre l’avantage d’une diminution dans le prix du produit, qui équivaut à une augmentation de revenu pour tous ceux qui en font usage.

Mais cette augmentation de revenu procurée aux consommateurs, est prise, dit-on, sur les profits des dix-neuf malheureux que le moulin a laissés sans ouvrage. — C’est ce que je nie. Les dix-neuf travailleurs restent avec leur fonds de facultés industrielles, avec la même force, la même capacité, les mêmes moyens de travail, qu’auparavant. Le moulin n’entraîne pas pour eux la nécessité de rester sans occupation, mais seulement de choisir une autre occupation. Beaucoup de circonstances entraînent un inconvénient pareil, sans porter avec elles le même dédommage-