Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/178

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voilà les bases d’une science. L’économie politique n’existe point sans cela ; c’est cette seule considération qui l’a tirée du domaine des rêveries : elle est si essentielle, que vous lui rendez hommage sans le vouloir, et qu’il n’y a pas un de vos raisonnemens où elle ne soit exprimée ou sous-entendue. Autrement vous auriez fait reculer la science, au lieu de l’enrichir de vérités nouvelles.

En même temps que votre définition et celle de M. Ricardo manquent de précision, elles manquent aussi d’étendue ; elles n’embrassent pas la totalité de ce qui fait nos richesses. Quoi ! nos richesses se borneraient aux objets matériels nécessaires ou agréables ! Et nos talens, pour quoi les prenez-vous donc ? Ne sont-ce pas des fonds productifs ? n’en tirons-nous pas des revenus ? des revenus plus ou moins grands, de même que nous retirons un revenu plus grand d’un arpent de bonne terre, que d’un arpent de broussailles ? Je connais des artistes habiles,