Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/120

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dront peut-être à leur parole, mais le plus grand nombre ne voudra, ou ne pourra pas en faire autant. En attendant, comme nous n’avons aucun autre agent des échanges, nous prenons ces billets par nécessité, mais nous les gardons en nos mains le moins long-temps que nous pouvons.

Le gouvernement met en ce moment en circulation des bons du trésor bien garantis et portant intérêt. La confédération des banquiers, et les négocians, qui soutiennent les banques parce qu’ils en dépendent pour leurs escomptes, cherchent a ruiner le crédit de ces bons ; mais le pays, en général, les soutient vivement, comme un effet qui inspire beaucoup de sécurité ; aussitôt qu’il y en aura dans la circulation une suffisante quantité, les billets des banques ne pourront plus circuler. Vous jugez bien que, dans cet état des choses, les possesseurs de billets de banque sont disposés a donner de bons prix des terres, et que, si je me bornais à vous dire crûment le prix actuel des arpens, vous n’en auriez pas une idée qui pût servir de base à un calcul ; mais leur prix s’est élevé progressivement depuis quelques années. De cette augmentation, distinguez celle qui est due à nos progrès en population^ en industrie et en richesse, du prix exagéré pu n’est fondé que