Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/170

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que l’on estime la valeur de ces choses par la quantité des choses que l’on peut acquérir par leur moyen. Vous en concluez que je ne veux pas, dans le premier cas, que l’on mesure la richesse sur la quantité des choses que l’on peut obtenir par son moyen ; et que, dans le second cas, je veux qu’on la mesure ainsi ; ce qui m’expose de votre part au reproche de contradiction.

Mais cette prétendue contradiction est expliquée dans la même page, par les exemples dont je me sers. N’est-il pas constant que deux aunes de drap, valant cent francs, sont une richesse supérieure à dix aunes de toile commune, valant 20 francs ? Quand ensuite je dis qu’un cheval qui peut se vendre 20 pièces d’or, est une richesse double d’un cheval dont il est impossible de tirer plus de 10 pièces d’or, le nombre des pièces n’est-il pas une mesure de la portion de richesse qui résulte de la possession de ces chevaux ? N’est-il pas évident qu’une quantité de choses de différentes valeur, comme le drap et la toile, n’est pas une mesure des richesses ; mais que le nombre comparé de choses d’égale valeur est un bon moyen de comparer deux richesses ?

Au surplus, puisque vous m’avez mal compris, il faut bien que je me sois mal exprimé ;