Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/23

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avait constamment cherché à perfectionner son ouvrage ; aussi la seconde fut-elle de beaucoup supérieure à la première.

Les guerres de la révolution avaient suspendu toutes les communications régulières entre la France et l’Angleterre, pendant un espace de vingt-trois ans. La nation anglaise, maîtresse des mers, avait acquis pendant ce temps le monopole du commerce du monde, et son industrie avait acquis un développement prodigieux. Le gouvernement français qui venait de s’établir à la suite de l’invasion, sentit que le moyen le plus infaillible de se consolider était de tourner les esprits vers les entreprises industrielles ou commerciales, et de faire profiter la France des progrès qu’avait faits l’industrie anglaise. En conséquence il chargea M. Say de faire un voyage en Angleterre, et de constater, autant qu’il était possible, les progrès que cette nation avait faits depuis que ses communications avec la France avaient été interrompues.

De retour de cette mission (en 1815), M. Say publia un écrit de quelques feuilles, intitulé De l’Angleterre et des Anglais, par lequel il appela l’attention du public sur l’économie de ce peuple. Après avoir fait observer que ce n’était ni à ses armées, ni même à sa marine, mais à ses richesses,