Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des nations, et qu’il était persuadé que l’écrivain qui parviendrait à en faire un bon traité, et à la mettre à la portée des diverses classes de la société, serait le bienfaiteur de son pays. Cette opinion qu’il avait de la science à laquelle il s’était consacré, explique les efforts continuels qu’il a faits pour la rendre accessible aux lecteurs de toutes les classes ; elle nous fait voir pourquoi, après en avoir exposé les principes dans un traité qu’il a travaillé à perfectionner pendant près de la moitié de sa vie, il l’a réduite aux plus simples élémens dans un catéchisme ; pourquoi il l’a traitée plus tard dans un ouvrage plus étendu que le premier ; pourquoi, enfin, il a cherché à la répandre par tous les moyens qui étaient en son pouvoir.

L’application constante de son esprit à des matières qui, pour être bien comprises, exigent quelquefois une attention très-soutenue et une grande perspicacité, avait fini par altérer sa santé. Dans les dernières années de sa vie, il était devenu sujet à des attaques nerveuses qui le privaient de connaissance pendant quelque temps, et qui avaient quelque analogie avec des attaques d’apoplexie. Elles ne revenaient qu’à des intervalles assez longs ; mais, quoiqu’elles n’altérassent pas ses facultés intellectuelles, elles affaiblissaient considérablement sa constitution. Un événement