Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/348

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a de production complète qu’autant que tous les services nécessaires pour cette œuvre sont payés par la valeur du produit. Lorsqu’on dépense six francs en travaux et en argent, et qu’on ne produit qu’une valeur de cinq francs, il est évident qu’il n’y a réellement eu de produit qu’une utilité valant cinq francs ; si elle a coûté davantage à produire il y a eu un déficit d’utilité et de valeur, et c’est à ce déficit que je refuse le nom de produit. Je crois donc être autorisé à dire que tout ce qui est véritablement produit trouve à se placer ; que tout ce qui ne se place pas a été une dépense faite inconsidérément sans rien produire ; et ma doctrine des débouchés demeure entière.

À l’égard de l’influence du fermage (rent) sur la valeur des produits, je suis de votre avis, en ce que je conviens que le fermage influe peu sur les prix. Il égalise les frais de production du blé qui vient sur les bonnes terres et ceux du blé qui vient sur les mauvaises ; ce qui détermine la quantité de blé qu’on peut amener sur un marché quelconque au-dessus d’un tel prix : la population du pays et sa richesse déterminent, d’un autre côté, la quantité demandée ; et c’est ce rapport entre ces deux quantités (want and supply) qui dé-