Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/450

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Dans tous les cas où les hommes ne préfèrent pas ce qui leur est utile à ce qui leur est nuisible, il y a démence, ignorance ou passion ; ces trois circonstances sont donc les premiers obstacles au bien-être, au bonheur de l’homme ; car la première condition pour obtenir une chose, c’est de la désirer, de la rechercher. Quiconque travaille à éclairer l’ignorance, à guérir la démence, et à soumettre les passions à l’empire de la raison, est donc un bienfaiteur de l’humanité, et travaille efficacement au bonheur des hommes.

Ce qui est utile aux hommes peut, dans beaucoup de cas, être obtenu sans nuire à personne. L’homme qui par son travail se fait un revenu et se procure tous les objets de ses besoins, non-seulement ne se satisfait pas aux dépens des autres hommes, mais sa manière d’exister leur est favorable, et augmente leur bien-être. Mais il est d’autres cas où la satisfaction de l’un est contraire à l’autre : dans ce cas, c’est une borne que la nature a opposée à la satisfaction du premier. Si chacun pouvait chercher sa satisfaction aux dépens des autres, celle de tous serait compromise

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Un auteur étranger (ou plutôt un auteur qui n’est étranger à aucune nation, puisqu’il est