Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/96

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point de faire tomber toute tentation de frauder. Mais ce n’était pas cela qu’on voulait ; on voulait dépenser tout autant, et seulement faire crier un peu moins ; on se borna uniquement à changer le nom de droits réunis en celui de contributions indirectes ; et les courtisans de toutes les époques de dire : c’est une nation qui n’est jamais contente ! comme s’il y avait de quoi.

Ah ! mon digne ami, que de bien l’on pourrait faire, si l’on voulait ! Vous me conjurez de vous y aider ; et je vous assure que j’y suis disposé de tout mon cœur, car ma vie est consacrée (aux dépens de mes intérêts personnels) à chercher, à trouver, à répandre des vérités utiles ; mais on ne les trouve pas aisément, et elles ne se répandent pas rapidement. Nous ne sommes plus dans un siècle où elles puissent être adoptées sur parole. Il faut pouvoir se les prouver à soi-même avant qu’on puisse espérer de les prouver aux autres. Tourmenté d’un amour inné pour la vérité, je l’ai constamment cherchée avec la plus entière bonne foi. J’ai appris à lire dans les écrits de la balance du commerce ; j’ai appris a penser dans ceux de vos amis et dans les vôtres ; mais c’est dans ceux de Smith que j’ai appris à ne chercher la cause et les effets des phénomènes de la société