Page:Say - Olbie.djvu/36

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moyen, après cela, d’abandonner son poste, et de reparaître aux bords de l’Eurotas ! Ces braves gens n’avaient pas deux partis à prendre : ils n’avaient plus qu’à mourir ; c’est ce qu’ils firent[1].

Faisons pour la vertu ce que Lycurgue fit pour le courage, et que, suivant l’expression de J. J. Rousseau, elle puisse ouvrir toutes les portes que la fortune se plaît à fermer[2]. Plusieurs colonies modernes qui ont établi leurs institutions suivant ces principes, les ont vues couronnées du succès. La plupart des Européens qui formèrent des établissemens sur les côtes de l’Amérique septentrionale, n’emportèrent ni les regrets, ni même l’estime de leurs anciens compatriotes.

  1. Si l’on me reproche d’appeler braves des hommes qui ne pouvaient se conduire autrement, je répondrai que je les appelle braves, parce qu’ils ne purent supporter la honte. C’est-là le fondement de toute espèce de bravoure ; et si Lycurgue a rendu ses Lacédémoniens les plus braves des hommes, c’est parce qu’il a su établir une honte impossible à surmonter.
  2. Gouv. de Pologne.