Page:Say - Traité d’économie politique, 1803, II.djvu/23

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tuellement. On perdrait trop à le retirer. En effet, on retirerait une monnaie bonne et entière, ayant sa pleine valeur originaire, et lorsqu'on viendrait à la donner en payement, on ne la ferait plus passer que comme monnaie courante et dégradée ; car la pièce la plus neuve et la plus entière, jetée dans la circulation avec d’autres, se prend au compte et non pas au poids ; on ne peut pas dans les payemens la faire passer pour plus que les pièces courantes. Tirer de la monnaie de la banque pour la mettre en circulation, ce serait donc perdre gratuitement le surplus de valeur que la monnaie de banque a pardessus l'autre.

Tel est le but de l'établissement des banques de dépôts. Venise, Gênes, Amsterdam, Hambourg, Nuremberg en ont eu ; la plupart ont ajouté quelques opérations à celles qui découlaient de l'objet principal de leur institution ; mais ce n'est pas ici le lieu d’en parler.

Le bénéfice des banques de dépôt, se tire d’un droit qu’on leur paye sur chaque transfert, et de quelques opérations compatibles avec leur institution, comme des prêts sur dépôts de lingots.