Page:Sayous - Jésus-Christ d’après Mahomet.djvu/27

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erreurs involontaires, car elles ne pouvaient rendre aucun service à la religion nouvelle, et ne pouvaient que la faire accuser d’imposture par des Juifs instruits. Le Coran contient en outre des erreurs matérielles relativement aux personnes et aux faits de la Nouvelle alliance ; ainsi le Seigneur dit à Zacharie : « Nous t’annonçons un fils, son nom sera Jean (Iahia) ; avant lui personne n’a porté ce nom. »[1] — Or le nom de Jean ne figure pas moins de sept fois dans la Bible avant Jean-Baptiste.[2] Mahomet et les siens, munis d’un exemplaire de l’Écriture, ne seraient pas tombés dans de pareilles méprises ; d’ailleurs ils auraient puisé plus abondamment dans les récits Évangéliques, notamment dans l’enseignement de Jésus.

Ainsi nous pouvons écarter l’hypothèse du Nouveau Testament dans les mains de Mahomet. Mais les évangiles apocryphes ne s’y trouvaient-ils pas ? Cette fois la négation ne s’impose pas avec évidence. Plusieurs de ces écrits, parmi lesquels il n’est pas étonnant que se présente au premier rang l’évangile arabe de l’enfance, offrent dans leurs récits (comme le montrera le prochain chapitre), notamment dans leur prédilection pour l’histoire de Marie et la période de l’enfance, une analogie réelle avec le Coran. Mais aussi quelles graves divergences sur des points essentiels tels que la nativité ![3] Pourquoi faire naître Jésus sous

  1. S. XIX, v. 7 et 8. Faut-il voir dans cette erreur, qu’on a inutilement essayé de pallier, un écho mal entendu de Luc I, 61 : « Il n’y a personne dans ta parenté qui soit appelé de ce nom » ?
  2. 1 Chron. III, 15, 24 ; VI, 9, 10 ; 2 Rois XXV, 23 ; Esdras VII, 12 ; Jér. XL, 8. V. Geiger I, 2.
  3. À partir de ce moment, nous renvoyons une fois pour toutes à Gerock, Versuch einer Darstellung der Christologie des Koran, Hamburg und Gotha 1839, ouvrage dont tous les auteurs se sont