Page:Scènes de la vie privée et publique des animaux, tome 2.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE JOURNAL LIBRE.

JOURSHI. un u nsrorms ANNULE’.

Les amis de la liberté se sont rassemblés trier dans le Cabinet (Phistoire naturelle. C'est dans les vastes salles des empaillés qu'a en lieu cette réunion préparatoire.

Il était très-tard. Le signal donné, les conjurés entrèrent les uns après les autres, puis, s’étant salués du geste sans mot dire, ils al- lèrent se ranger silencieusement dans les sombres galeries à coté des froides reliques de leurs aïeux. que l'on eût dit autant de lan- tômcs assoupis.

Il semblait que le silence eût fait un désert de ces vastes cata- combes. ljimmobilité était telle qu'on ne pouvait distinguer les morts des vivants.

UÉLÊPHAHT, PAIGLE, le Beurrer. ct le BISON arrivèrent, chacun de son côté, comme si une invisible puissance les eût fait apparaître tout à coup. Pour qui ignore que l'auteur de la liberté transpor- terait des montagnes, la présence de ces nobles Animaux dans ces hautes galeries eût été inexplicable.

Quand la réunion fut complète, le BISON prit la parole en ces termes :

a Frères, dit l'orateur, en regardant l’un après Feutre tous ceux qui se trouvaient là, nous n'avons encore rien dit, et pourtant nous savons tous pourquoi nous sommes ici.

a Disons-le donc, puisque aussi bien nous sommes tiers de le penser : nous sommes ici pour conspirer, pour défaire aujourd'hui ce que nous avons mal fait il y a un an, et pour aviser à mieux faire; pour abaisser, pour abttre ceux que nous avons élevés; pour agiter enf‍in la Nation Animale au nom de la révocation des rédacteurs.