Page:Scènes de la vie privée et publique des animaux, tome 2.djvu/90

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manger dans une assemblée où il ne devait être question que d’union et de fraternité.

Les honneurs de la réunion furent faits par des commis- saires qui s’étaient choisis eux-mêmes, comme étant les plus huppés. Monseigneur le RENARD fut naturellement nommé président du banquet. Comme on connaissait ses goûts, on lui donna pour voisins, d’un cote, un ÛlS-ON, de Feutre, un jeune POULET iflunc. Mais ces Oiseaux, qui n’a- valent pas (Famhition, ne parurent pas très-touchés de l'in- signe honneur qu’on leur avait fait, et soit ignorance du monde, soit patriotisme, ils se tinrent constamment à une distance assez grande de leur illustre voisin.

Comme les Insectes avaient joué un. très-beau rôle dans cette journée, et qu’on ne pouvait se dissimuler qu’on leur devait tout, il avait bien fallu se résigner à leur faire une petite place. On les avait donc relégués à une des ex- trémités (le la salle, en leur faisant entendre qu’on leur donnait la place d'honneur, et de temps en temps on lais- sait passer de leur côté quelques brins de cette mauvaise herbe qui pousse toujours et dont personne ne Vf‍llllüll plus. Au fond, ils n'étaient pas très-contents; mais on leur disait tant de choses llatteuses, qu’ils f‍inirent par se mon- trer satisfaits.

Du reste, les ingénus qui étaient venus avec Finlentinn de (liner avaient compté sans leur hôte. (le repas fut la copie de tous les repas de ce genre. Ceux qui nïivaient

guère faim eurent seuls assez à manger; mais à Fexcep-