Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/16

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Mais vers le milieu du dix-huitième siècle il se fit un grand changement à cet égard à dater de cette époque les diverses écoles nationales se séparèrent de plus en plus. La Grande-Bretagne, fière de l’empire qu’exerçaient au dehors les doctrines de Bacon, de Locke, de Newton, accoutumée désormais à imprimer le mouvement plutôt qu’à le recevoir, suivit une marche solitaire. L’Angleterre, tout occupée des sciences d’observation, de conquêtes, de commerce, de politique, laissa la philosophie proprement dite à l’Écosse, où elle fut cultivée avec zèle, mais dans un esprit exclusif et sans égard à la pensée étrangère. Le dernier grand représentant de l’école écossaise ignorait presque entièrement Kant et ses successeurs[1] ; et Mackintosh, dans son Histoire de la philosophie morale, ne juge plus dignes d’êtres cités, depuis le commencement du dix-huitième siècle, que des moralistes anglais et écossais.[2]

  1. Voir Dugald Stevvart, Histoire abrégée des sciences métaphysiques, etc., traduite par M. Buchon, 1820.
  2. Voir son Histoire de la philosophie morale, traduite en français par M. Poret, 1834.