Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/27

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alors vers l’étranger, et lui empruntèrent des idées propres à raviver, en France l’étude de la philosophie et à lui imprimer une direction nouvelle. On s’adressa tour à tour aux sources pures et limpides, mais peu profondes, de la philosophie écossaise, et aux mines riches et fécondes, mais d’un abord difficile, de la philosophie allemande.

Cependant en Allemagne aussi, où le mouvement philosophique, commencé par Kant, allait se consommer sous la main puissante de Hegel, beaucoup de bons esprits éprouvèrent le besoin de se mettre en rapport avec la pensée des autres peuples. Ils sentirent la nécessité de se familiariser avec les travaux des philosophes anglais et français, et de se faire comprendre par eux, et M. de Schelling déclara sans détour qu’une philosophie qui ne savait se rendre intelligible à toutes les nations éclairées et s’exprimer convenablement en toute langue cultivée, ne pouvait être la philosophie vraie et universelle.

Cette tendance des meilleurs esprits de l’Allemagne et de la France, à se rapprocher et à s’entendre, est le fait le plus intéressant de l’histoire de la philosophie de ces derniers temps. Dans ce grand travail d’échange et de concilia-