Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/29

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que chose de subjectif, quelque chose qui vient de l’individu dans la tête duquel il s’est formé, de la nation et de l’époque auxquelles cet individu appartient. Il n’en est point ainsi de la géométrie ; là tout est objectif, et dans la forme et dans le contenu. Elle est la même dans Euclide et chez de Laplace : la différence n’est que dans l’étendue et la méthode.

Tout dépend donc ici du sens qu’on attache à l’objection, de la portée qu’on entend lui donner. On peut soutenir en même temps les propositions suivantes, toutes contradictoires qu’elles paraissent : une philosophie véritable est toujours nationale ; toute philosophie qui veut être utile doit être nationale, et il n’est pas bon qu’elle soit exclusivement nationale. Pour procéder avec plus de méthode, nous allons remonter un peu plus haut et entrer dans quelques détails sur la nature même des systèmes de philosophie.

Dans un certain sens, il n’y a qu’une seule philosophie. Quant à son but et quant au dernier terme de son développement, la philosophie est une. Mais cette philosophie une et seule, absolument vraie, personne n’y a attaché son nom, ni en Grèce, ni à Rome, ni en France, ni en