Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/5

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ouvrage a produite chez nos voisins, sensation qu’attestent même les brochures hostiles qu’il a fait naître. La préface de M. de Schelling présente, à nos yeux, un autre intérêt que celui de cette vive polémique qu’elle a provoquée, et qui est plus animée qu’il ne semble convenir à des discussions purement philosophiques. Cet intérêt elle l’emprunte tout entier pour nous à la critique pleine de mesure et de gravité qu’elle renferme de la philosophie de M. Cousin, telle qu’il l’a récemment formulée ; ce qui caractérise cet écrit et lui donne une valeur toute particulière, ce n’est pas M. de Schelling jugeant M. Cousin, c’est la philosophie française examinée selon les vues de la philosophie allemande.

En. effet, M. de Schelling juge moins la doctrine de M. Cousin du point de vue de son propre système que du point de vue allemand ; c’est moins le système de M.de Schelling opposé au système de M. Cousin, que la méthode allemande comparée avec la méthode française ; c’est l’état de la pensée en France examiné en présence de la pensée de l’Allemagne ; c’est la philosophie la plus avancée de l’Europe qui cherche à se rallier celle qui la suit de plus près ; c’est le génie d’une nation qui