Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/9

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toute la portée, toute la justesse partielle de ces objections ; nous y voyons l’esprit français en travail d’un nouvel avenir philosophique ; mais ce travail est encore loin de son terme, et jusqu’à ce jour il n’a rien enfanté qui ait une forme précise et déterminée, et que la France puisse saluer comme un avènement nouveau.

Dans tous les cas, et c’est là surtout ce qui doit appeler sur cet opuscule l’intérêt des penseurs français, c’est la méthode française, plus encore que le contenu même de la philosophie de M. Cousin, qui est ici jugée par M. de Schelling, c’est-à-dire par le plus puissant organe de la méthode allemande.

La méthode psychologique, fondée sur l’analyse des faits de la conscience, est bien celle qui depuis long-temps prédomine en France : ce fut celle de Descartes comme celle de Condillac, comme celle de M. Cousin ; comme celle de la plupart de ses adversaires. Or, c’est à cette méthode que M. de Schelling fait ici le procès, et l’on ne peut nier qu’il n’ait élevé contre elle des objections d’insuffisance qui sont d’un grand poids et auxquelles il faudra nécessairement répondre.

Nous laissons ce soin à des défenseurs plus ha-