Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/121

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plusieurs dangers, et n’épargna aucune dépense…. Les deux années s’écoulèrent sans amener aucune espérance de succès.

Et la comtesse Antonia ? demanda le prince ; vous ne nous dites rien de son état. Aurait-elle pris si facilement son parti ? C’est ce que j’aurais de la peine à croire. —

L’état d’Antonia était un combat violent entre le devoir et l’inclination, entre l’admiration et la haine. Touchée du généreux désintéressement du frère de son époux, elle se trouvait forcée d’estimer l’homme qu’il lui était impossible d’aimer. Mille sentimens contraires déchiraient continuellement son cœur. Son aversion pour le chevalier semblait prendre de nouvelles forces à