Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tinctive de rang, de religion et de nation devait être déposée en y entrant. La société avait ses grades secrets ; mais j’aime à croire, pour l’honneur du prince, qu’il ne fut point jugé digne d’être introduit dans son sanctuaire. Pour le choix et l’avancement de ses membres, les avantages de l’esprit étaient seuls consultés. On s’y piquait au reste du meilleur ton et du goût le plus épuré ; et en effet personne à Venise ne lui contestait cet avantage. Cette réputation de politesse, et l’apparence d’une égalité que l’on paraissait y chérir, séduisirent le prince ; il fut entraîné. Un commerce animé par tout ce que l’esprit conçoit de plus délicat et de plus fin, des conversations intéres-