Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/163

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chez elle. Il n’y vit d’abord qu’une femme âgée, espèce de duègne avec un air respectable ; c’était une ancienne maîtresse du cardinal, qui, à cette école, avait appris dans sa perfection l’art de l’hypocrisie. Séraphina, à qui chaque mot était dicté, ne lui disait de son sort que ce qu’il fallait pour porter à son comble l’intérêt et la curiosité, et chaque jour le prince croyait soulever un peu plus le voile qui la couvrait. Elle parlait d’un homme excellent, d’un ange gardien qui lui avait servi de père, et l’avait arrachée au malheur, sous la protection duquel elle vivait encore, mais qui voulait rester ignoré. Le prince était intarissable dans ses questions, et des réponses préparées avec art