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Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/171

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réunis dans son cœur brûlant, le purifièrent. Si dès cet instant elle ne découvrit pas au prince la tromperie avec laquelle on l’abusait, c’est qu’elle sentait bien que de ce moment elle le perdait pour jamais, et qu’elle désirait sincèrement, par un motif plus respectable que celui de ses guides, de le convertir à la bonne religion qu’elle croyait de bonne foi la seule vraie. Sans doute aussi sous ce motif se cachait la honte de se déshonorer elle-même aux yeux de celui qu’elle adorait, de déchirer de sa propre main ce bandeau auquel elle devait cet amour si passionné, si respectueux, si nouveau pour elle, et qui répandait tant de charmes sur son existence. Il aurait fallu pour cela un