Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/47

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de même effacer de ma mémoire toutes les fausses notions que l’éducation y a imprimées ? Puis-je rompre tout d’un coup avec des habitudes que je reçus, pour ainsi dire, avec la vie, et dont les discours et la conduite de tous les sots qui nous entourent n’ont cessé de multiplier les liens ? Tout homme aime à être complètement ce qu’il ; et qu’est-ce que notre existence ? Paraître heureux : nous ne pouvons pas l’être à notre manière ; faut-il donc que nous ne le soyons point du tout ? Nous ne pouvons puiser le bonheur à sa source première et véritable, et lorsque la main qui nous enlève des jouissances pures et réelles, nous en offre, comme par dédommagement, quelques-unes