Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/49

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Lorsque tout ce que j’interroge devant et derrière moi reste dans le silence ; que le passé ne m’offre, dans sa triste uniformité, qu’une longue suite d’être inanimés ; que l’avenir, toujours couvert de ses voiles, semble craindre de me laisser deviner le moindre de ses secrets : quand je vois le cercle entier de mon existence renfermé dans l’espace étroit du moment présent... qui me blâmera d’embrasser ce maigre présent du temps avec les mêmes étreintes que j’embrassais un ami qui s’éloignerait de moi pour jamais, et si je me hâte de jouir d’un bien si fugitif, comme l’octogénaire de sa tiare ? Ah ! je sais maintenant l’apprécier, ce moment qui ne revient plus : il est