Page:Schiller - Théâtre, trad. Marmier, deuxième série, 1903.djvu/178

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ruses de femmes ! Malgré ma vigilance et mes recherches attentives, encore des choses précieuses ! encore des trésors cachés ! (Il enfonce l’armoire.) Il doit y en avoir encore d’autres.

kennedy. Retirez-vous, téméraire. Là sont les secrets de ma maîtresse.

Pauley. C’est précisément cela que je cherche. (Il tire des papiers.)

Kennedy. Des papiers insignifiants, des exercices d’écriture, pour abréger les tristes loisirs de sa prison.

Pauley. C’est dans l’oisiveté que le méchant esprit travaille.

Kennedy. Ce sont des écrits français.

Pauley. Tant pis ! C’est la langue des ennemis de l’Angleterre.

Kennedy. Ceux-là sont des projets de lettres à la reine d’Angleterre.

Pauley. Je les lui remettrai. Mais que vois-je briller ici ? (Il pousse un ressort secret, et prend un joyau dans un tiroir caché.) Un bandeau royal enrichi de pierreries, orné des fleurs de lis de France. (Il le donne à son auxiliaire.) Joins-le aux autres, Drury, et garde-le. (Drury sort.)

Kennedy. Quelle violence outrageante nous devons souffrir !

Pauley. Aussi longtemps qu’elle possédera quelque chose, elle peut nuire ; car tout devient une arme entre ses mains.

Kennedy. Soyez bon, sir Amias ; ne lui enlevez pas la dernière parure de son existence. La malheureuse s’égaye parfois à l’aspect du signe de son ancienne puissance, car tout le reste, vous nous l’avez enlevé.

Pauley. Il est entre bonnes mains, et on vous le remettra certainement quand il en sera temps.

Kennedy. Qui pourrait croire, en voyant ces murailles nues, qu’une reine demeure ici ? Où est le dais qui s’élevait sur son trône ? Et ne faut-il pas que son pied