Page:Schoebel - Étude sur le rituel du respect social dans l’état brahmanique.djvu/14

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tés, il est aisé de le remarquer par leur contenu, embrasse un laps de temps très-considérable, toute cette longue période qu’il a fallu au brâhmanisme pour se développer tel qu’il est, et qui commence, on ne peut en douter, à l’apparition du buddhisme, au vie siècle avant notre ère, pour expirer au temps où la soumission de l’Inde au régime brutal des musulmans brisa la vie intellectuelle du brâhmanisme, en détruisant ses écoles. Il y a là pour le moins un espace de temps de 17 ou de 18 siècles. On ne peut donc pas s’étonner que les Upanishats, à cause de leur contenu et des souvenirs aussi qu’elles éveillent dans l’âme des pandits, soient considérées, par leurs commentateurs du moins, comme des œuvres de révélation, çruti[1], qualification qui ne s’applique proprement qu’aux brâhmanas, écrits dogmatiques des Védas et de beaucoup antérieurs aux Upanishats. C’est que les brâhmanas sont, si je puis parler ainsi, le produit de l’église Aryenne ; leur autorité est générale et incontestée, tandis que les Upanishats, parce qu’elles sont l’œuvre des diverses écoles et d’une tendance polémique, en partie du moins[2] ne jouissent que d’une autorité plus ou moins restreinte. Toutes cependant ont cela de commun que l’homme y est oublié devant la nature, et l’éternité devant le temps.

Mais revenons au commentaire de notre texte. Il dit que par supérieur श्रेयसा ; on entend un homme qui vous est supérieur en science surtout विद्यादि un guru ou précepteur sprirituel, et il ajoute que le mot अध्याचरिते occupé revient ici à स्वीकृते fait sien, de sorte que le lit-siége appartient en propre à la dignité du

  1. Weber, II, 176.
  2. Voy., p. ex., une des Upanishats les plus célèbres, la Bhagavad-Gitâ, II, çl. 42 sq.