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que, d’après une légende, furent engendrés Romulus et Rémus[1].

L’origine de l’Hermès-Ithyphalle, considéré comme le génie de la fécondation ou de la force génératrice, est placée par Hérodote chez les Pélasges[2] ; mais la priorité paraît toutefois revenir ici, comme en tant d’autres points, à l’Égypte[3]. Là le culte du phallus prenait une importance et des dimensions comme nulle part ailleurs, si ce n’est dans l’Inde, au sein du çivaïsme, ainsi que nous l’avons indiqué déjà. Le lingâm y apparaît comme l’image typique ou, en tous cas, comme le symbole préféré du rival victorieux de Brahmâ et du compétiteur de Vishnu, et se trouve célébré, plus ou moins spiritualisé, par toute une littérature, en tête de laquelle se place le Linga-Purâna[4]. Mais le çivaïsme n’étant pas, en tant que secte brahmanique, de date ancienne, le culte lingamique qu’il pratique avec une si visible prédilection[5] ne l’est pas non plus[6]. Cependant il se peut que ce culte ait toujours existé dans la religion indienne aborigène, le drâvidisme, dont, sous plusieurs rapports, le çivaïsme, de même que le jaïnisme, ne sont que les continuateurs[7]. D’un autre côté,

  1. Plutarch., Romulus, II.
  2. Herod., II, 51.
  3. Cf. Creuzer, Symbolique, I, 262, éd. allem.
  4. Wilson, The Vishnu Purâna, pref., lxix.
  5. Comme un exemple entre mille, on peut citer le fameux temple çivaïte d’Éléphanta, où le sanctus sanctorum est la chapelle du lingam. (Graul, loc. laud., I, 131, 187.)
  6. V. Stevenson, The Ante-Brahmanical Religion of the Hindus, dans The Journ. of the R. Asiat. Soc., VIII, 336 sq.
  7. V. Graul, l. l., I, 70, 184. Il me sera permis de rappeler à ce sujet qu’en cherchant à établir dans mon ouvrage le Buddhisme la