Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

volonté peut exercer sur autrui, est mis en lumière, mieux que par toute autre chose, par les merveilleuses expériences de Du Potet et de ses disciples ; expériences faites à Paris publiquement et dans lesquelles M. Du Potet, par sa seule volonté, accompagnée du moins de gestes possible conduit à sa fantaisie les pas et démarches d’une personne étrangère, la contraint aux contorsions les plus inouïes. Un court récit de ces faits nous est donné dans un petit écrit qui porte toutes les marques extérieures du plus grand sérieux : ce livre s’appelle « Erster Blick in die Wunderwelt des Magnetismus von Karl Scholl, 1853[1]. »

  1. En l’année 1854, j’ai eu le bonheur de voir ici les faits extraordinaires que produisait dans cet ordre M. Regazzoni de Bergame, dans lesquels on ne saurait méconnaître le pouvoir immédiat, donc magique, de sa volonté sur autrui, et dont l’authenticité ne saurait être mise en doute que par une personne à laquelle on aurait refusé toute faculté de compréhension des états pathologiques. Je sais qu’il existe des sujets de cette sorte : il faut en faire des juristes, des hommes d’Église, des marchands ou des soldats ; mais, au nom du ciel, pas de médecins, le résultat serait funeste, vu que, en médecine, c’est le diagnostic qui est le principal. — La somnambule en rapport avec lui, il pouvait à volonté la mettre en état de catalepsie, par son simple vouloir ; sans geste, il pouvait, quand elle s’éloignait de lui, lui étant derrière elle, la faire tomber en arrière sur le dos. Il pouvait la paralyser, la jeter dans des crises spasmodiques, avec les pupilles agrandies, une insensibilité complète, les signes les plus manifestes d’un état de