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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

partie de l’ancienne magie — outre celle qui correspond au magnétisme animal et aux cures sympathiques — se trouve représenter quelque chose de réel, il faut dire que c’est ce qu’on désigne par les termes de maleficium et de fascinatio et qui a donné lieu au plus grand nombre des procès de sorcellerie. Dans le livre, dont nous avons parlé plus haut, de Most, on trouve quelques faits qu’il faut décidément attribuer au maleficium (notamment p. 40, 41, et nos 89, 91 et 97). Dans l’histoire des maladies de Bende Bensen, parue dans l’Archiv de Kieser (du t. IX au t. XII), on trouve également des cas de maladies données, particulièrement sur des chiens, qui en sont morts. Que la fascinatio fût déjà connue de Démocrite comme un fait qu’il fallait chercher à expliquer, c’est ce que nous voyons par les symposiacae quaestiones de Plutarque ; question v. 7. 6. Si on tient ces récits pour vrais, on a alors la clé pour comprendre ce crime de sorcellerie, qu’on n’aurait pas ainsi poursuivi avec cette passion extrême absolument sans raison. S’il faut admettre que, dans la plupart des cas, ces poursuites n’ont eu d’autre fondement que l’erreur et l’abus, nous ne pouvons pourtant pas croire que nos ancêtres ont été aveuglés