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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

ce n’était rien d’autre que la volonté. Mais ces penseurs profonds, il ne faut pas les chercher parmi ceux qui sont venus à s’occuper de la magie en étrangers ou même en ennemis ; or c’est à ces derniers qu’on doit la plupart des livres sur la magie : ce sont des gens qui ne connaissent la magie que par les salles d’audience et par ouï-dire ; ils n’en décrivent par suite que le côté extérieur ; ou même ils en taisent prudemment les procédés propres, si d’aventure ils sont arrivés à les connaître par certains aveux, de peur de contribuer à répandre le crime irrémissible de sorcellerie. Parmi eux figurent Bodin, Delrio, Bindsfeldt et d’autres. C’est au contraire aux philosophes et aux savants de ces temps de superstition qu’il nous faut demander des conclusions sur la nature propre de la magie. Mais ce qui ressort de plus clair de leurs déclarations, c’est que dans la magie, tout comme dans le magnétisme animal, ce qui agit proprement ce n’est pas autre chose que la volonté. Pour l’établir, je demande à faire quelques citations. Déjà Roger Bacon au XIIIe siècle, dit : « … Quod si ulterius aliqua anima maligna cogitat fortiter de infectione alterius, atque ardenter desideret et certitudinaliter intendat, atque vehementer consideret se posse nocere, non est dubium