Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


250
L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS


tion de végétal que je ne veux pas dire. Chaque paysanne l’emploie. Mais cela est très nocif et dangereux, je connais beaucoup de cas d’empoisonnement.

Je reviens à mes aventures. Sûre de mes deux moyens, je m’adonnai complètement aux plaisirs. Je n’aimais que Ferry. Il était très prudent, personne ne soupçonnait nos relations et mon renom n’en souffrit point.

Rose était le plus à plaindre. Ferry ne lui laissait pas grand’chose. Je n’avais que très rarement une nuit de libre, où elle pouvait venir dans mon lit. J’avais pitié d’elle. Je ne connaissais pas la jalousie. Et je me demandai si je n’allais pas prendre un grand plaisir à la pousser entre les bras de Ferry. La dévirgination artificielle n’avait pas été complète. La membrane avait repoussé, sa virginité était à neuf ! Comme médecin, vous allez vous récrier et dire que cela est impossible. Mais je puis vous certifier que c’est la pure vérité et que cette membrane avait repoussé, que je l’avais vue moi-même en l’examinant. Et je vis qu’elle était intacte. Au demeurant, j’avais vu la représentation d’une vierge dans un panopticum, sur la place de Saint-Joseph, lors de la foire de Budapest. Je suis profane, je puis vous dire ce que j’ai vu et non l’expliquer ou le prouver.

Je demandai à Rose si elle serait heureuse d’avoir un amant tel que Ferry. Elle me répondit qu’elle ne désirait pas un homme tant qu’elle m’avait. Enfin elle me dit que si elle consentait à sacrifier sa virginité à un homme, elle ne le ferait que pour me faire plaisir.