Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/207

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sur le dos. On fait de la soupe avec. Des… citrouilles. Non… je ne sais plus… aidez-moi.

— Le diable m’emporte, dit Mahot. Des tortues, peut-être ?

— Oui, dit la petite fille. Des… tortues.

— Pas tout ça, dit Mahot. Et ton papa ?

— C’est papa qui m’a appris.

— Trop fort, dit l’Indien. Appris quoi ?

— Tout ce que je dis, les mouches qui éclairaient, les oiseaux et les… citrouilles. Allez, papa était marin avant d’ouvrir l’écluse. Mais papa est vieux. Il pleut toujours chez nous. Il n’y a que des mauvaises plantes. Vous ne savez pas ? J’avais voulu faire un jardin, un beau jardin dans notre maison. Dehors, il y a trop de vent. J’aurais enlevé les planches du parquet, au milieu ; j’aurais mis de la bonne terre, et puis de l’herbe, et puis des roses, et puis des fleurs rouges qui se ferment la nuit, avec de beaux petits oiseaux, des rossignols, des bruants, et des linots pour causer. Papa m’a défendu. Il m’a dit que ça abîmerait la maison et que ça donnerait de l’humidité. Alors je n’ai pas voulu d’humidité. Alors je viens avec vous pour aller là-bas.