Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/128

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Non erat hic locus. On aime à tout savoir quand il s’agit du voyage d’un roi, des actions d’un grand homme politique, de l’escroquerie à la mode, d’un crime sensationnel — de Napoléon :


Il s’est assis là, grand’mère,
Il s’est assis là ?


Dites à vos lecteurs combien l’Empereur Guillaume mange de petits pains à son premier déjeuner ; si M. Loubet se boutonne à droite ou à gauche ; comment Mme Humbert se faisait faire les ongles ; à quelle heure Boulaine se lève, et de quel cirage se sert M. Clemenceau. Comme à Homère, il vous est permis, le long de ces récits, de vous assoupir. Vous y gagnerez des lignes et votre public de la satisfaction.

Parlez-lui de Boulaine ; il aimera sentir exciter sa fantaisie :


Depuis ce jour jusqu’à samedi, on ignore où il a passé son temps. On pense qu’il a pris ses repas à droite et à gauche.

(Le Temps, 29 octobre 1902.)


Racontez-lui comment les héros boers visitent le Louvre :