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vous trace votre devoir. Le rédacteur a fait une enquête sur le colportage des livres. Quelle bibliothèque, hélas ! on apporte dans nos campagnes ! « Des manuels de différents métiers ou professions, voilà pour la partie pratique : quelques livres de piété, voilà pour la nourriture de l’âme ; et, enfin, des ouvrages d’imagination : voilà pour l’éducation de l’intelligence. Quels ouvrages ? L’Iliade… les œuvres de Virgile… les Natchez, Atala, René… j’en passe, et des meilleurs ! » Risum contenibitis mei amici ? Tandis que « le journal ne pénètre pas partout… Il faudrait plaindre, dit le Temps, tous ceux qui ne lisent pas, ou qui ne lisent que des niaiseries, il faudrait leur donner de quoi lire. » Voilà votre tâche, voilà votre rôle, à vous, jeunes journalistes, colporteurs de la pensée moderne. N’est-il pas assez beau ? Allez, il est immortel. Souvenez-vous du magnifique mot d’Octave Mirbeau sur notre maître à tous, et méditez-le bien :

« La postérité, c’est Sarcey continué. »

Et maintenant, comme dit l’autre, travaillons.

L.-B.