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dans la fausse inscription de la tiare de Saïtapharnès, si victorieusement discutée par un reporter du Temps contre la fâcheuse Académie des Inscriptions et Belles-Lettres[1], et divers épigraphistes et numismates qui n’y avaient vu que du feu).

On doit donc lire : pvb[licvm] divrnalis et sous-entendre adorat, ou veneratur, ou simplement orat : cependant un jeune échotier, plus audacieux que les autres, et signalant le rapport qui semble exister entre cette volute qui s’échappe de la bouche du personnage agenouillé et qui vient proprement lécher les deux hémisphères jumeaux, suggère lingit. Ce serait là une inscription unique, un ἄπαξ, de l’intérêt le plus puissant.

Il faudrait donc lire définitivement :

pvb[licvm] divrnalis [veneratur ou lingit] ou, pour traduire :

Le diurnalis adore (ou lèche) pvblicvm.

L’hypothèse orat n’a aucune vraisemblance : le mot orare dans cette acception ne se présenterait qu’à l’époque de la plus basse décadence. Il est certain que Tacite se sert de l’expression adorare vul-

  1. Voir Autour de la tiare : Le Temps, passim. Mars 1903