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IVANHOÉ.

XIII

L’aube apparut pure et sans nuages, et, avant que le soleil se fût élevé sur l’horizon, les plus paresseux comme les plus empressés des spectateurs se montrèrent dans la plaine, s’avançant vers la lice comme vers un centre commun, afin de s’assurer une place favorable pour voir la continuation des jeux attendus.

Les maréchaux du camp et leurs serviteurs vinrent ensuite, accompagnés des hérauts, pour recevoir les noms des chevaliers qui se proposaient de jouter, en indiquant le parti auquel chacun désirait s’attacher.

Cette précaution était nécessaire, afin d’assurer l’égalité des deux corps de combattants.

Selon la formalité d’usage, le chevalier Déshérité devait combattre comme le chef d’un des partis, tandis que Brian de Bois-Guilbert, qu’on regardait comme s’étant le mieux comporté après lui dans la journée précédente, fut nommé le chef de l’autre troupe.

Ceux qui avaient tenu la lice avec lui appartenaient nécessairement à son parti, à l’exception de Ralph de Vipont, que sa chute avait rendu incapable de revêtir son armure de sitôt. Au reste, il ne manquait pas de candidats distingués et nobles pour compléter les rangs de l’un et de l’autre côté.

En effet, quoique les joutes générales dans lesquelles tous les chevaliers combattaient à la fois fussent plus dangereuses que les rencontres d’homme à homme, elles étaient néanmoins plus recherchées et plus pratiquées par la chevalerie.

Bon nombre de chevaliers, qui se méfiaient trop de leur